Pourquoi les femmes s’épuisent plus que les hommes ? Les vraies raisons du burn-out féminin
Pourquoi tant de femmes, pourtant brillantes, investies, compétentes, finissent-elles à bout de souffle, incapables de continuer à tenir leur quotidien ? Ainsi, le burn-out féminin ne relève pas d’une fragilité personnelle. Il est structurel, social, politique.
Selon une étude de la Fondation Jean-Jaurès (2023), 62 % des femmes actives se disent en état de fatigue chronique, contre 48 % des hommes. En outre, ce chiffre grimpe chez les mères, les soignantes, les entrepreneuses, les militantes, les femmes racisées ou LGBTQIA+.
Tout d’abord, le syndrome d’épuisement professionnel n’est donc pas genré par hasard : il est le symptôme d’inégalités persistantes dans le travail, dans le foyer, dans la sphère émotionnelle et dans les rôles sociaux.
C’est pourquoi, cet article explore les raisons invisibles mais profondes qui expliquent cet écart : double charge mentale, rôle invisible du care, auto-exigence internalisée, pression à la performance… Et surtout, il propose des pistes féministes pour en sortir — sans culpabilité, sans se renier, sans s’épuiser davantage.
Pourquoi les femmes s’épuisent plus que les hommes ?

En France, les femmes sont 2 fois plus nombreuses que les hommes à déclarer un burn-out sévère, selon le baromètre Empreinte Humaine 2023. Toutefois, cette surreprésentation n’est pas une coïncidence, mais le résultat d’un cumul de charges souvent invisibles : travail salarié sous pression, gestion du foyer, care émotionnel et parental, le tout dans un système encore profondément marqué par les inégalités de genre. Ainsi, une étude menée par le cabinet Technologia dès 2014 soulignait déjà que les femmes présentaient davantage de symptômes d’épuisement professionnel, notamment du fait de la surcharge mentale et des postes à moindre reconnaissance. En parallèle, l’INSEE rappelle que les femmes consacrent en moyenne 1h30 de plus par jour aux tâches domestiques et éducatives, même quand elles travaillent autant que leur conjoint. Enfin, il en résulte un épuisement chronique, banalisé, parfois honteux, qui finit par exploser en silence.
Burn-out féminin : une réalité bien documentée
Le burn-out n’est pas une affaire individuelle ni une simple « mauvaise gestion du stress ». En premier lieu, lorsqu’il touche massivement les femmes, c’est qu’il s’ancre dans une réalité sociale et politique bien plus large. Il faut dire, que les chiffres sont là pour le prouver.
Les chiffres qui parlent
Commençons par examiner, qu’1 femme sur 3 en France se dit en état d’épuisement mental ou émotionnel (Ifop, 2022). D’une part, les femmes actives sont 2 fois plus nombreuses à déclarer une charge mentale élevée que les hommes (Baromètre ARS-IDF, 2023). De surcroît, dans les secteurs du soin, de l’enseignement, du social ou de la culture (où les femmes sont surreprésentées), les taux de burn-out explosent : jusqu’à 40 % dans certains services hospitaliers. Mais encore, 80 % des proches aidant·es en France sont des femmes — un rôle non rémunéré qui s’ajoute à leur travail professionnel.
Ce n’est donc ni un hasard ni une question de « fragilité féminine » : c’est une surcharge structurelle, souvent invisible, mais constante

Pourquoi les femmes se sentent davantage épuisées ? Une explication systémique
Plusieurs facteurs s’additionnent et créent un cocktail d’épuisement :
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Pour commencer, la double journée : Les femmes continuent d’assumer 2/3 des tâches ménagères et parentales, même lorsqu’elles travaillent à temps plein.
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A cela s’ajoute, les métiers du care : Elles sont massivement présentes dans les métiers qui prennent soin des autres, souvent sous-payés et mal reconnus (éducation, santé, accompagnement social…).
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Mais également, une pression à la perfection : Être performante au travail, disponible à la maison, souriante en société. Les injonctions contradictoires sont permanentes.
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Ainsi qu’une socialisation genrée : On apprend encore trop souvent aux femmes à se taire, à s’adapter, à ne pas déranger, plutôt qu’à poser leurs limites.
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Voir, moins de pouvoir d’agir : Les femmes occupent moins de postes décisionnaires, ce qui rend leur marge de manœuvre plus faible face aux situations toxiques.
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Enfin, un rapport au corps instrumentalisé : Beaucoup vivent dans la déconnexion de leurs besoins physiques et émotionnels pour tenir, coûte que coûte.
👉 Le burn-out féminin est donc un symptôme d’un système patriarcal et productiviste dans lequel les femmes sont à la fois invisibles et indispensables.
La triple peine : travail, care et injonctions
Les femmes en burn-out ne sont pas seulement épuisées par leur poste ou leur charge professionnelle. Aussi, ce qu’on appelle « burn-out » est bien souvent le résultat d’une triple pression : le travail rémunéré, le travail invisible du care (enfants, proches, charge domestique), et les injonctions culturelles à « bien faire », à tout prix. Finalement, cette combinaison d’efforts physiques, mentaux et émotionnels les expose à une fatigue chronique systémique, trop peu reconnue.

La charge mentale invisible
👉 De même, la charge mentale des femmes ne s’arrête pas aux murs de leur foyer. Même sans enfants, elles prennent souvent soin des autres : proches en perte d’autonomie, collègues en détresse, projets collectifs, ou communauté militante.
👉 Par ailleurs, elles gèrent, anticipent, soutiennent. Elles pensent à tout, pour tout le monde. Cette charge émotionnelle et logistique, non reconnue, s’accumule dans l’ombre.
👉 Et également, elles jouent ce rôle de « tampon émotionnel » dans les équipes, de « bonne élève » qui prend les choses en main, repose largement sur les femmes dans les milieux professionnels comme dans les cercles militants.
👉 Beaucoup disent se sentir « indispensables » ou « coupables » de dire non — ce qui alimente leur isolement et leur surcharge.
👉 Dans une société individualiste, elles compensent souvent les défaillances des systèmes : elles font le lien, elles écoutent, elles soutiennent — sans relais ni reconnaissance.
En définitive, une étude du CNRS (2022) a montré que les femmes prennent en charge 70 % du soutien émotionnel informel au sein des collectifs de travail.
Le mythe de la femme forte

👉 Pour commencer, dans les imaginaires collectifs et les sphères féministes médiatiques, la femme est souvent valorisée quand elle est multitâche, efficace, toujours debout.
👉 De même, on attend d’elle qu’elle soit performante au travail, aimante à la maison, militante en plus, et qu’elle tienne bon, coûte que coûte.
👉 En bref, ce mythe de la femme forte invisibilise les besoins de repos, de soin et de soutien. Il culpabilise celles qui demandent de l’aide.
Par conséquent, les femmes s’épuisent tardivement, souvent après avoir eu le sentiment de tout donner.
C’est la raison pour laquelle, le féminisme intersectionnel nous rappelle que « tenir » n’est pas une preuve de force mais parfois une absence d’alternative.
Les inégalités dans le monde du travail
👉 En premier lieu, les femmes sont surreprésentées dans les métiers du soin, de l’éducation, de la santé, du social — les plus exposés à l’épuisement émotionnel.
👉 En outre, elles sont également plus précaires, moins bien payées, sous-représentées aux postes décisionnaires.
👉Pour une même mission, elles feront l’objet d’une plus grande sur-sollicitation qu’un homme.
👉 Aussi, elles subissent plus de temps partiel subi, de double journées et de discrimination.
👉 À ces injustices structurelles s’ajoute souvent un manque de reconnaissance : ce qu’elles font est vu comme « naturel ».
De plus, selon l’INSEE, près de 80 % des emplois à temps partiel sont occupés par des femmes.
Non, ce n’est pas “dans ta tête”
On a trop souvent dit aux femmes épuisées : “tu te fais des idées”, “tu es trop sensible”, “tu dramatises”. Toutefois, ces phrases invisibilisent des réalités très concrètes : surcharge de travail, attentes impossibles, dévalorisation, fatigue chronique… Non, ce n’est pas un manque de volonté ni un défaut personnel. Le burn-out féminin n’est pas un “problème de gestion du stress” : c’est un symptôme d’un système qui exploite et étouffe.
Le piège de la culpabilité
Dès l’enfance, les femmes apprennent à faire passer les besoins des autres avant les leurs. Puis, lorsqu’elles ressentent un trop-plein, elles s’imaginent “incapables”, “ingrates”, voire “faibles” : c’est la faute intérieure, pas la faute du système. En outre, cette culpabilité empêche souvent de demander de l’aide ou de poser des limites — ce qui aggrave l’épuisement. En deçà, l’auto-culpabilisation est une stratégie du patriarcat : elle maintient les femmes dans le silence, la honte et l’auto-surveillance. Par conséquent, elles tiennent, encore et encore… jusqu’à ce que le corps lâche.
🧠 “Je me disais que c’était moi le problème.” — témoignage recueilli lors d’un atelier de reconstruction post-burn-out.

Quand la performance devient toxique
Le culte de la “femme parfaite” (impliquée, compétente, bienveillante, engagée, mince, stylée…) pousse à la sur-performance. Dans le monde professionnel, on attend des femmes qu’elles soient irréprochables, multitâches, et surtout… discrètes. Même dans les milieux engagés (ESS, culture, associatif), cette pression reste forte : donner de soi, se rendre utile, ne pas “décevoir le collectif”. Enfin, cette quête de perfection devient une violence quotidienne, où chaque pause, chaque limite posée, semble suspecte. Le corps finit par dire non : insomnies, douleurs, perte d’envie, crises d’angoisse…
📌 Selon l’ANACT (Agence nationale pour l’amélioration des conditions de travail), les femmes sont 2 fois plus nombreuses que les hommes à faire un burn-out dans les secteurs du soin, de l’enseignement ou de l’engagement social.
Que faire ? Une lecture féministe et somatique du burn-out
Sortir d’un burn-out, ce n’est pas juste “reprendre une vie normale”. C’est souvent l’occasion de questionner le système qui vous a menée à l’épuisement. Et de retrouver une manière d’habiter votre vie — et votre corps — sans vous trahir. Ici, on parle de transformation, pas de réparation. Pas à pas, avec du soutien, une lecture féministe et somatique peut ouvrir la voie à une reconstruction durable, incarnée, et profondément politique

Nommer l’épuisement systémique
Le burn-out n’est pas un accident individuel. C’est un symptôme d’un système qui attend trop — des femmes, en particulier. Capitalisme, patriarcat, racisme, validisme… ces structures nous poussent à “tenir bon”, “être utile”, “ne pas se plaindre”. Aussi, nommer ces violences structurelles, c’est sortir de la solitude et de la honte : non, ce n’est pas vous le problème. C’est aussi reconnaître que refuser de tout porter est un acte de résistance. Nommer, c’est aussi politiser l’épuisement pour ne pas le subir en silence.
📢 “Dire que je suis fatiguée n’est pas une plainte, c’est une prise de position.” — Audre Lorde

Retrouver du pouvoir d’agir : corps, limites, soutien
Le burn-out déconnecte : de son corps, de ses envies, de ses limites. L’approche somatique permet de ressentir à nouveau, de s’ancrer dans le présent, de reconstruire un lien de confiance avec soi. C’est pourquoi, apprendre à dire non, à ne plus s’excuser d’exister, à ne pas tout porter : c’est un entraînement, pas un déclic. Être accompagnée dans ce processus (coaching somatique, thérapie féministe, cercle de parole…) aide à ne pas rester seule face à cette transformation. Aussi, il est nécessaire de reposer des fondations claires : rythmes, appuis, priorités, environnement soutenant — pour que la reconstruction ne ressemble pas à l’épuisement d’avant. Le soin du collectif compte autant que le soin de soi : sortir de l’isolement est souvent la première marche vers une vie plus vivable.
🌱 Le corps n’est pas un outil de production. Il est un terrain d’écoute, d’émotions et de choix.
Sortir du burn-out sans se trahir : par où commencer ?
Quand on commence à se relever d’un burn-out, tout peut sembler flou : par où recommencer, sans retomber dans les mêmes travers ? Comment se reconstruire sans culpabilité, sans injonction à aller vite, et surtout : sans renier ce qu’on a compris de soi pendant cet épuisement ?
La clé, ce n’est pas de “retrouver la productivité” — c’est d’inventer une vie plus vivable, plus en phase avec ses aspirations, plus reliée à des espaces et des personnes, qui nous nourrissent.
Refuser de repartir comme avant
Vous n’avez pas à “vous améliorer”, ni à devenir “plus forte”. Le burn-out n’est pas un échec personnel : c’est un signal. Un appel à changer de système, pas de personnalité. Reprendre le travail ou redéfinir ses projets pro ne veut pas dire tout encaisser à nouveau. Cela peut commencer par des choix concrets : poser une limite, se choisir dans un agenda, rejoindre une communauté soutenante.
💡 Reconstruire, oui — mais pas sur les ruines du silence et de la solitude
Un accompagnement qui vous respecte
Choisir un accompagnement, ce n’est pas chercher quelqu’un qui va “vous remettre sur les rails”. C’est trouver une personne ou une méthode qui :
- crée une alliance « thérapeutique » avec vous ;
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respecte vos rythmes (et vos pauses) ;
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ne vous culpabilise pas d’être en transition ;
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vous aide à vous reconnecter à votre corps, vos ressentis, vos besoins concrets ;
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vous soutient dans la redéfinition de votre rapport au travail, aux autres, à vous-même ;
-
vous relie à d’autres femmes, en dehors du modèle de la performance ou de l’isolement.
🌍 Parce qu’on ne guérit pas seule d’un monde qui nous a fait mal.

Et maintenant ?
Vous pouvez commencer par vous poser cette question :
👉 Qu’est-ce que je ne veux plus jamais revivre ?
Puis :
👉 De quoi ai-je besoin pour me sentir en sécurité, soutenue, et vivante ?
Et si vous ne voulez pas le faire seule : je peux vous accompagner dans cette traversée, avec une approche féministe et somatique.
Ici, pas de recette miracle. Mais une démarche profonde, respectueuse, et politique.
✨ Vous n’êtes pas “trop sensible”.
✨ Vous n’avez pas “trop donné”.
✨ Vous avez résisté. Et il est temps de vivre autrement.
Je suis Lénaïk Le Poul, thérapeute féministe, coach somatique et praticienne naturopathe en visio et à Paris, certifiée, adhérente au Syndicat des Professionnels de la Naturopathie, et formatrice en école de yoga. J’aide les personnes à retrouver un équilibre physique et émotionnel via les techniques naturopathiques (alimentation, activité physique, gestion du stress, usage de plantes…) et le coaching.
Via ce blog, je vous partage d’une manière accessible des connaissances et expériences que je trouve utiles, pour vous permettre d’aller mieux.
Ces conseils ne remplacent ni ne doivent vous priver de consulter votre professionnel de santé.
Pour me contacter 🙂
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Mardi : 11h – 19h
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